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récits de voyages
16 juin 2010

Polynesie et iles marquises

VOYAGE AUX ILES MARQUISES

 

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En 1988, je commençais à en avoir assez du quotidien, mon travail était moins intéressant que dans le passé, j’avais dû demander une mutation dans l’entreprise, car certains services allaient être fermés…. Pour ne pas perdre des avantages acquis sur presque 20 ans de travail je dus donc solliciter un autre poste. Bref j’avais de plus en plus de mal à « respirer ». Pour survivre, j’ai entrepris de concevoir et de mettre à exécution « la folie de ma vie » qui allait l’illuminer pendant plusieurs années. Ce n’est qu’après avoir réalisé d’autres grands voyages que les souvenirs de celui-ci acceptèrent de s’estomper pour laisser un peu de place aux suivants.

 

A l’époque j’habitais Paris, les appartements se vendaient très bien, j’étais lasse aussi de cet arrondissement, c’est pourquoi je mis mon appartement en vente. L’affaire fut réalisée rapidement, je signais l’acte de vente au mois de mai 1989, voici que j’étais libre car mon employeur m’avait accordé un congé sabbatique de 6 mois.

 

J’avais donc réservé un vol pour Tahiti, quelques nuits là-bas pour visiter l’île avant de partir pour une croisière à bords d’un  « bateau cargo » qui, livrait du fret aux îles Marquises et  faisait aussi le tour de chaque île. En effet à cette époque les îles n’avaient pas d’autre route que le chemin côtier ayant permis la pose des poteaux électriques, lorsque je suis arrivée au Marquises elles étaient électrifiées que depuis deux ans. Il n’existait aucune route reliant les villages entre eux pas plus que la piste d’atterrissage aux différents villages. Voila pourquoi il fallait préférer le bateau pour aller là bas plutôt que l’avion. Le seul moyen d’aller d’un village à l’autre était soit le bateau, soit le cheval… Mais traverser la montagne pouvait se révéler impossible, j’ignore même si cela a été réalisé. Les îles Marquises sont des îles volcaniques, elles ne possèdent pas de barrière de corail.

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TAHITI : Lorsque l’on arrive tôt le matin, on est très fatigué après ce périple d’une vingtaine d’heures sans compter l’escale de San Francisco. J’appartiens à ce genre de personne qui ne dorme pas en avion quelle que soit la durée du vol… C’est pourquoi j’avais prévu un très bon hôtel et très cher hôtel ! L’arrivée à Tahiti se fait très tôt le matin, nous étions attendus par quelques joueurs de Yukulélé et on nous passa autour du cou le traditionnel collier de fleurs.

Avant le départ pour les Marquises, je visitais le Musée Gauguin avec son très beau jardin alentour, je fis le tour de l’île, puis je m’embarquais à bord de l’Aranui 2 pour un circuit de 21 jours. L’accueil à bord a été très chaleureux, un cocktail de bienvenue nous attendait avec l’épouse de l’armateur, puis le bateau leva l’ancre pour une aventure de 21 jours en plein Pacifique. Les Iles Marquises sont éloignées de 2000 km toutes terres.

 

Après une nuit passée à bord nous arrivâmes sur l’atoll de Takapoto. C’était la première fois que je voyais un atoll. L’île est plate, couverte de cocotiers, le sol est blanc car formé avec du sable de corail. Pendant que les marins livraient le fret, nous déjeunâmes sur cette l’île, le tour en fut vite fait, puis nous remontâmes à bord pour plusieurs jours en mer.

N’étant pas sensible au mal de mer, cependant je fus incommodée et sujette à quelques nausées auxquelles le punch d’accueil n’était sans doute pas étranger. Je suis donc restée sagement allongée sur la couchette de ma cabine ne me levant que pour manger quelques cuillérées de riz blanc. Au bout de deux jours j’allais mieux, ce qui correspondait à notre arrivée sur la première du groupe des îles Marquises : UA POU

 

Il faut savoir qu’aux Marquises il n’existait que deux ports où les bateaux pouvaient s’amarrer à Nuku Hiva et Hiva Hoa (l’île où ont vécu Brel et Gauguin) et c’est peut-être encore le cas aujourd’hui. Donc lorsqu’on arrive sur les autres îles, pour descendre à terre, le sport consiste à descendre par l’échelle du bateau dans une baleinière, type canot breton, et l’arrivé se fait directement sur la plage. Il n’existe pas de barrière de corail, donc pas de lagon, la mer peut-être très mauvaise. Nous avons eu beaucoup de chance car tout notre voyage s’est déroulé sur des eaux calmes, dans le cas contraire, l’autre sport consiste par mer agitée à tenir assiettes, bouteilles, verres en même temps que se nourrir. Je n’ai pas connu semblable épreuve ! Quant au retour sur le bateau, les marins doivent compter les vagues car seule la 7ème permet le passage vers le cargo, il faut beaucoup d’énergie pour pousser le canot avec les touristes, que les marins qui ont participé à notre confort de touristes trouvent ici toute ma reconnaissance car ils ont été à tout moments exceptionnels.

Il arrive aussi que la profondeur de l’eau ne permette pas de jeter l’ancre, aussi le capitaine manœuvre en permanence pour garder le bateau dans l’axe et permet ainsi à la grue de décharger le fret dans le canot qui le livrera sur la plage. Les Marquisiens sont très bien organisés, ils savent exactement l’heure et le jour de l’arrivée du cargo, aussi tout le village est rassemblé à notre arrivée.

 

UA POU C’est la première île desservie. Pendant que les marins travaillent aux livraisons, les touristes sont invités à visiter le village et les vestiges laissés par les ancêtres.

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Cette île est située à 55 miles nautiques d’HIVA OA  l’île où vivaient Brel et Gauguin. Au centre une montagne dont le plus haut sommet culmine à 1230 mètres. Lorsqu’on arrive, le spectacle est saisissant car de nombreux pics noirs accrochant les nuages se détachent sur un ciel mouvementé, l’ensemble donnant l’impression d’arriver dans une ville qui aurait eu à souffrir mille ouragans. La côte est particulièrement exposée aux vents et à la houle, il n’existe aucun port, cependant il y a un quai très glissant, vestige ancien où nous déposent les baleinières. Les marins laissent de grands sacs de jute pour le recueil du coprah (noix de coco séchées) dont le cargo remplira ses cales pour le rapporter à Tahiti. Le coprah est très utilisé en cosmétique et lorsque les marins ouvrent les cales une très forte odeur entêtante s’offre à nos narines.

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Outre le fret, on charge quelques passagers nouveaux. Quelques autochtones arrivés à destination quittent le cargo. Il en sera ainsi pendant tout le voyage.

De nombreux îlots rocheux appelés Motu se situent dans l’environnement de cette île. De Hakahau, village principal, le groupe est allé voir des Paepae, vestiges de lieux de cultes des marquisiens d’avant la christianisation.

 

Les enfants quant à eux respirent la joie de vivre, dès leur plus jeune âge ils pratiquent la pêche à la ligne ou au harpon, attrapent des chevrettes (crevettes d’eau douce), chassent les chèvres et les chevaux sauvages.

 

Ces îles regorgent de fruits et de baies, il suffit de lever les bras pour s’en rassasier. Bien sûr il n’y a pas autant de variétés que sur le continent asiatique, mais il y a de quoi rassasier une faim honnête. On y trouve aussi des orangers et des citronniers sauvages, ces derniers sont très importants pour soigner les piqûres de moustiques ou de nono.

 

Nous passons une nouvelle nuit en mer et au matin nous abordons à l’île de NUKU HIVA. La très belle baie de Taiohae avec le premier port marquisien, c’est aussi la capitale administrative. Nous visitons quelques sculpteurs et pouvons admirer de superbes plats en bois de santal, des lances, des bracelets etc… Les marquisiens sont des sculpteurs très réputés.

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L’église de Taiohae a été ornée par les statues du sculpteur marquisien Damien. Son travail est tout à fait remarquable…

Notre groupe se scinde en deux, la moitié va rejoindre le sommet de l’île à cheval, l’autre moitié se partage les voitures. J’optais pour la voiture. La route se révèle être en fait un chemin élargi avec nids de poules, sillons parfois profonds. Enfin pour faire bref, une séance de « tape cul » pour nous faire découvrir du haut la baie de Taiohae et la très belle vallée de Taïpivaï, autrefois peuplée d’antropophages et où Hermann Melville a déserté. Son livre Taïpi relate très bien sa vie au sein de cette population. L’ouvrage peut aussi servir de guide touristique, car rien n’avait changé depuis cette époque et c’est sans doute encore le cas aujourd’hui. Seule l’antropophagie a disparu !

La vallée de Taïpi est très belle près verdoyante mais infestée de moustiques, nous devons nous protéger avec des vêtements et soigner les piqûres avec le jus des citrons que nous cueillons sur notre passage. La promenade sur la rivière de Taïpi nous amène à son embouchure, la où elle rencontre le Pacifique. Le cargo nous attend nous remontons à bord, où un délicieux dîner nous attend, du thon au curry et au lait de coco, en dessert une tarte au citron délicieuse. Nous naviguons toute la nuit, tôt le matin nous arrivons à Hiva Hoa.

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C'est sur cette île est que Brel et Paul Gauguin ont vécu et sont enterrés. C'est aussi sur cette île que je retrouve mes amis et leurs fils qui nous attendent. J'ai fait la connaissance de leur petit garçon, je vois un très bel enfant heureux de vivre « une enfance sauvage. » Nous poursuivrons notre visite de l'île et partons visiter le cimetière nous nous arrêtons sur les tombes de nos deux célébrités, puis nous faisons le tour du village avant de nous retrouver au restaurant où nous attendent tout un tas de délices et en particulier des langoustes et des chevrettes. Nous déjeunons en compagnie de nos amis qui travaillent ici également une sage-femme très intéressante, elle a fait ses études à Tours dans la même ville que moi. Nous sympathisons. Hélas à 14 heures il faut remonter sur le bateau car nous devons nous diriger vers une autre île : la très belle Fatu Hiva.

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FATU HIVA et sa baie des vierges. En fait les rochers qui la composent sont des figures très phalliques et les missionnaires ont transformé la baie des verges en la rebaptisant la baie des vierges ! C'est un endroit superbe, grandiose, ça vous tord les tripes ! Tôt le matin, nous partons pour une marche de 17 km qui doit nous amener de Hanavave à Omoa. Nous visitons avant de grimper quelques sculpteurs sur bois et sur pierre ainsi que des artisans qui fabriquent le tapa. Le tapa est une écorce que les indigènes traitent de façon à pouvoir écrire dessus ou fabriquer des vêtements car il n'existe aucune fibre textile aux îles Marquises. Le début de la promenade se fait sur un chemin de montagne ombragée en la forêt puis en terrain découvert. Nous rencontrons quelques orangers et citronniers, nous surplombons l'océan, le panorama est superbe, un paysage très découpé m’évoque même la côte bretonne avec parfois son côté austère. Après la montée nous entamons une descente douce au début puis plus raide et plus pénible car le chemin caillouteux rend la marche difficile. Cependant le paysage est si beau que cela compense largement la peine. En arrivant en bas de la montagne nous entendons le bruit d'une rivière, notre guide nous indique un chemin que nous n'aurions pas trouvé seuls, là, la rivière a aménagé une piscine et le bain fut délicieux, par contre la sortie due être rapide afin de fuir des moustiques affamés. Sur le chemin du village tout proche nous rencontrons deux coqs en train de se battre. Il faut savoir que dans les îles les combats de coqs font partie des coutumes. En arrivant au village une jeune fille m'offre une orange, elle fut la bienvenue car j'avais soif. La baleinière étant à quai elle nous ramène à bord de l'Aranui. Là j'entrepris de  soigner mes coups de soleil sur les cuisses et derrière les genoux. Au coucher du soleil quelques dauphins jouent non loin du bateau. C'est toujours un peu au moment de bonheur que de voir ces animaux si gais si joueurs. Notre cargo qui livre un ces îles doit revenir un sur le Hiva Hoa, mais sur une autre côte, nous arrivons à Puamau.

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Cette partie de l'île d’Hiva Hoa est particulièrement austère. Cependant on n'y trouve les plus grands Tikis de Polynésie, ils sont sur un ancien lui le culte appelé pae pae. Non loin de là se trouve une tombe où est enterrée une reine avec sa bicyclette. Cette femme a tellement aimé son vélo qu'elle a souhaité être enterré avec lui. Il faut savoir qu'il n'existe pas de route aux Marquises ni de chemin carrossable. Peut-être qu'en 2005 des chemins existent.

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De retour au bateau nous avons la joie de découvrir une raie Manta qui pendant une demi-heure va développer devant nos yeux un véritable ballet aquatique digne des plus beaux ballets de l'opéra. À cet instant j'ai vraiment regretté de ne pas disposer d'une caméra, car aucune photo ne pourra jamais rendre la beauté de ce ballet.

Ne repartons vers une autre baie de la même île. Nous arrivons au village de Hanaiapa, ce village est superbe, très fleuri, très paisible. Dans cette belle vallée riante ne rencontrons un sculpteur de tikis ainsi qu'une femme fabricant des paréos. De retour de notre promenade nous reprenons la baleinière pour regagner le bateau, un coucher de soleil fastueux nous attendait ses rayons déclinants sur un rocher sortant de l'eau au milieu de la baie, ce rocher représentant deux têtes dont une « tête de nègre ». Une curiosité de la nature sculptée par les vents. Après le coucher du soleil le ciel présentait encore éteinte le feu et ocre tandis qu'un banc de dauphins nous accompagna un moment. Une première étoile se lève puis apparaît la croix du sud. J'ai admiré ce ciel, un des plus beaux sans doute qu'il m'ait été donné de voir, l’inoubliable croix du sud qui avait hanté mes rêves était enfin là. Vers 23 heures nous arrivons à Ua Huka où nous faisons escale.

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Ua Huka est une île où la baleinière peut se mettre à quai. Nous partons en Jeep faire une excursion dans la montagne et pour visiter des sculpteurs. Nous déjeunons à Hane, langoustes à volonté, chèvre frite, poisson cru et poisson mariné, bananes pochées avec un gâteau en dessert le tout arrosé de vin (certains touristes ont mangé jusqu'à huit langoustes !) Après ce repas nous choisissons d'aller nous reposer en bord de mer sur l'herbe. Des enfants marquisiens viennent s'asseoir auprès de nous, certains essaient de nous parler, mais il semble comprendre difficilement le français ! Il est vrai que l'école ne va ici que jusqu’au CM2. Notre promenade nous amène dans une autre baie, nous voyons arriver ici le bateau, l'embarquement se fait sur la plage les pieds dans l'eau et les fesses aux frais.

Après la promenade en Jeep nous étions couvertes de poussière et bien heureuse de trouver une douche chaude. Le bateau quitte l'île en direction de Nuku Hiva, l'île principale.

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     Tapas










Nuku Hiva : débarquons à terre déserte proche de l'aéroport, une belle plage de sable doré nous attendait sans « nonos ». Les bains successifs furent un délice, on appréciait un peu la fraîcheur de la mer lorsqu'à 11 h une personne du groupe ayant vu trois requins sortis rapidement de la mer tandis qu'un pêcheur sortait de l'eau un gros poulpe et des oursins gros comme des assiettes à dessert. Des poissons noirs et bleus enchantaient nos regards. Pour le repas de midi on nous servit un très bon mérou.

Un peu plus tard nous accostons dans la baie de Taihoae, nous retournons visiter la cathédrale, des autochtones chantaient en maori une adoration à la vierge. Un instant de recueillement bienfaisant.

Lorsque nous arrivons à Atiheu nous visitons le très beau site archéologique puis nous allons déjeuner. À midi nous assistons à l'ouverture du four marquisien : des petits morceaux de cochon, de poissons, de langoustes, ont cuit sur des pierres brûlantes, le tout recouvert de feuilles de bananiers et de terre. La cuisson s'est faite tout doucement pendant toute la matinée. Pour le dessert, une salade de fruits présentés dans une pastèque évidée recouverte de fleurs de Tiaré et d'hibiscus. Nous-mêmes avions la tête couverte avec une couronne de fleurs.

Ce dernier jour du mois de mai est aussi notre dernier jour aux îles Marquises, on peut poster notre courrier et retourner une dernière fois voir l'église.

Nous quittons Nuku Hiva pour revenir vers Tahiti, c'est-à-dire 2000 km

avec une seule escale sur l'atoll de Manihi. Après un jour et une nuit nous apercevons Manihi. Cet atoll possède un merveilleux lagon dans lequel nous nous sommes baignés avec volupté. Nous profitons également de cette escale pour visiter une ferme perlière, on nous explique le travail minutieux qui est nécessaire pour cultiver les huîtres perlières qui donneront la fameuse perle noire de Tahiti. Ces perles sont particulièrement recherchées par les Japonais ainsi que la nacre des coquilles qu'ils utilisent pour fabriquer des boutons et d'autres objets.

Nous déjeunons au restaurant de l'hôtel, un lieu de rêve avec des  « farés » sur l'eau, ce sont des maisons sur pilotis. L'eau du lagon est verte bleutée avec des poissons de toutes couleurs, le sable est un sable de corail et blanc. Dans l'après-midi nous retournons à notre bateau, le capitaine nous invite à visiter la salle des machines. C'est une véritable usine qui vogue sur les eaux.

Le lendemain à 14 h 30 nous entrons dans le port de Papeete. Dès la pose de la passerelle nos bagages sont déchargés en un clin d'oeil. Nous récupérons nos valises, le car nous dépose rapidement à notre hôtel, celui-ci est situé dans le centre-ville juste en face de l'embarcadère des bateaux pour l'île de Moréa.

 

Après une bonne nuit de repos, nous décidâmes de la suite de notre voyage. Nous disposions d'une carte de transports pour aller d’île en île. C’est ainsi que en fin de journée nous débarquions sur l'île de Moréa. Nous arriverons chez notre logeur, un groupe de farés sur le port du lagon nous attend. Le site est superbe et le prix raisonnable. Le faré se compose d'une grande pièce d'une salle de douche avec WC et lavabo, ici il n'y a pas d'eau chaude. Dans ce climat chaud, l'eau chaude n'est pas vraiment nécessaire.

Nous partons à pied nous promener, nous avons une très belle vue sur Tahiti, puis le soleil déclinant nous assistons à un coucher de soleil fastueux. Nous nous dépêchons de rentrer car ici dès le coucher du soleil il fait nuit et l'éclairage public est inexistant. Heureusement que j'avais pris soin de me munir d'une lampe électrique car retrouver notre bungalow par une nuit aussi noire n'était pas chose facile.

Après le petit déjeuner de partons à la recherche du loueur de vélo juste en face du Club Méditerranée où nous trouvons deux vélos en état de marche ainsi que des répulsifs contre les moustiques. Nous voilà partis faire le tour de l'île environ 60 km, tour que nous faisons dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, sens conseillé par les guides. La première partie de cette île est plus sauvage, il y a moins d'hôtels, arrivées à 5 km

du port nous trouvons un petit restaurant en plein air, bien protégé du soleil, nous nous y installons pour déjeuner. Après le repas nous repartons, jusqu'à présent de la route a été bonne mais nous rencontrons des tronçons en très mauvais état, par endroits on se croirait sur une piste, heureusement nous n'avons pas crevé. Arrivées dans la baie de Cook nous nous arrêtons pour boire dans un très bel hôtel. L'endroit est superbe mais cependant austère, un superbe arc-en-ciel me fait penser qu'il a du pleuvoir. Nous commençons à être fatiguées, les cuisses et les fesses se sont douloureuses nous rentrons donc que doucement à notre logis juste pour assister à un très beau coucher de soleil. Une bonne douche froide nous requinque, nous dit non à l'hôtel juste à côté, en compagnie des touristes américains et des nombreux chats de l'hôtel dont les merles des Moluques n'ont même pas peur.

Il y a une chose étonnante en Polynésie, ici tout prolifère les chiens, les chats, les poules, les coqs, les indigènes ne tuent rien, ils importent des poulets d'Amérique ou d'Australie car ils ne tuent pas leurs volailles. Tout vit en liberté, chevaux, chiens, volailles. Les animaux ne sont pas agressifs envers les hommes, ils se battent parfois entre eux surtout les coqs. Ici on peut assister à des combats de coqs « sauvages ». Nous passons encore une journée sur l'île de Moréa. Nous consacrons cette journée à nous baigner car la fatigue de notre journée en vélo se fait sentir.

Le lendemain matin nous bouclons nos bagages et partons à l'aéroport et prenons l'avion à destination de Huahiné.

 

HUAHINE : le vol entre août Tahiti et Huahiné est assez court 35 minutes environ. À notre arrivée une dame polynésienne très aimable et souriante nous attend et nous emmène à notre pension dans le village. Une vaste chambre avec salle d'eau et toilettes nous attend. Deux autres passagers arrivent aussi et logent également là. Le soir nous dînons à la pension et nous profitons de cet instant privilégié pour parler avec notre logeuse. C'est une ancienne infirmière qui a vécu aux îles marquises et s'est installée à Huahiné où elle vit de sa petite hôtellerie. Grâce à elle nous avons beaucoup appris sur la vie et les coutumes des polynésiens, par exemple on ne joue pas avec les enfants on les promène pour qu'il ne pleure pas ! C'est en général le père qui fait la cuisine pour la famille, la mère ne s'occupe que du dernier né. Les animaux domestiques ne sont pas forcément bien traités, ils reçoivent plus de coups de pieds ou de pierres que de caresses. Par contre on ne tue pas, ici c'est la sélection naturelle qui régule la vie. Cette civilisation est de type matriarcal, la femme n'est pas la servante de l'homme, c'est elle qui règne.

Nous louons deux vélos et partons se faire une reconnaissance. À la différence de l'île de Moréa qui présente surtout des beautés naturelles il y a ici des vestiges de civilisation plus ancienne qui nécessite d'être visitée. On retrouve d'anciens lieux de culte assez importants. Ces sites ne se trouvent jamais sur la côte mais en forêt, en général sur les hauteurs ce qui permettait aux populations d'autrefois de voir arriver les visiteurs ! Avec les deux autres touristes arrivés la veille nous avons loué un véhicule afin d'aller visiter ces vestiges anciens.

Cette île possède des sites archéologiques très impressionnants par leur taille, on en trouve un exceptionnellement en bordure de mer, un grand maraé et d’autres encore dans la montagne. L'ascension fut rude et les moustiques au rendez-vous. Dans la rivière des enfants jouent avec les anguilles et sacrées, ce sont de très gros sous anguilles noires, pour les attirer il suffit d'écraser quelques chevrettes dont elles sont particulièrement friandes. Ces animaux étant sacrés, les enfants ne leur font aucun mal, ce sont leurs compagnes de jeux.

La côte est très belle, on peut y voir d'anciens pièges à poissons assez ingénieux utilisés par les autochtones.

Après quelques jours passés ici nous décidons de continuer notre périple et partons pour l'île de Raiatéa.

 

RAITEA : cette île est enfermée dans le même anneau corallien que l'île de TAHAA. Nous retrouvons les deux touristes de l'île précédente, nous décidons de louer une voiture avec son chauffeur pour faire le tour de cette île accidentée. Notre chauffeur est un polynésien amoureux de son île et qui fait tout malgré la pluie pour nous en montrer toutes les beautés possibles. En fin de journée le soleil réapparaissant, celui-ci nous montre des plantations de vanille, d'ananas ainsi que des plantations expérimentales de cocotiers nains, également une parcelle de reboisement en pins des Caraïbes.

Le lendemain nous avions l'intention d'aller visiter l'île soeur, mais une grosse pluie nous fait renoncer à la promenade en bateau et à cette visite. Par contre le rencontrons d'autres touristes qui nous proposent de prendre une pirogue pour aller sur le motu d'en face, il s'agit un mini atoll ou là le soleil brille. Nous savourons cette journée de baignades et de sports nautiques, nos jeunes amis ne rapportent un morceau de corail, celui-ci est tellement odorant que nous n'envisageons pas de le rapporter en Europe. De retour sur notre île pluvieuse, nous préparons notre journée de demain. En soirée nous retrouvons nos amis pour un dîner d'adieux car ils repartent demain pour

la France. Nous-mêmes

allons rentrer à Tahiti et prévoir notre voyage de retour.

Moorea_1

 

 

 

 

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Commentaires
M
Bonjour , j'ai fait le même voyage que vous en mai, juin et juillet 1987 . J'ai fait cela à 47 ans après avoir récupéré ma jambe qui avait été paralysée . J'ai adoré ! Et j'etais très heureuse de lire votre récit.<br /> <br /> J'avais fait aussi un séjour à MAUPITI. Et environ 12 ans après j'ai travaillé à Paris avec une collègue infirmière qui m'a dit avoir été l'infirmiere de Maupiti avant mon passage dans cette île .<br /> <br /> J'y ai aussi croisé le commandant Cousteau avec la Calypso . <br /> <br /> Bien amicalement .
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